La couleur des sièges dans le métro parisien
Tous les enfants du monde qui grandissent à Paris ont joué au moins une fois à deviner la couleur des sièges de la station suivante du métro. Pour les autres, le principe est simple : il suffit de parier sur la couleur des sièges, 1 point par bonne réponse. Si le niveau de bonnes réponses est élevé, on peut aussi ôter 1 point par mauvaise réponse. Jeu classique pour occuper son enfant lors des 18 stations restantes sur cette foutue ligne 8 pour arriver jusqu’à Lourmel.
Petit parisien que j’étais, j’ai souvent joué avec mon père. Et souvent perdu aussi. Je le soupçonne d’avoir appris par cœur les tronçons que nous prenions régulièrement. Naïvement, je tentais toujours de trouver une logique à l’association couleur/station. Parfois, ça marche, Porte Maillot, les sièges sont jaunes. À Anvers, ils sont verts. Mais globalement mieux vaut se méfier des faux-amis. Montrouge, Richard Lenoir, Blanche, Porte Dorée, Louis Blanc,… les indices sont trop gros pour être vrais ! Et finalement, les associations “logiques” ne fonctionnent que très rarement, pourquoi les sièges de Stalingrad ne sont-ils pas rouges ? Pourquoi ceux de Jasmin ne sont-ils pas blancs ?
En faisant la carte, il est apparu que les sièges bleu et orange dominent assez largement. Un tiers des sièges sont soit bleus soit oranges. Autre découverte, sur la ligne 4, les couleurs se suivent par paquet, les bordeaux, les jaunes, les crèmes, les bleus et les verts. Ce qui enlève un peu de piquant au jeu !
Mon fils grandissant, je me prépare à jouer prochainement avec lui. À mon tour de lui faire croire que si les sièges sont jaunes à Télégraphe ce n’est pas pour rien. Et qu’en cherchant un petit peu, il découvrira facilement le lien entre Robespierre, Danube et Iéna dont les sièges sont rouges, comme par hasard !
Ce qui est sûr, c’est qu’avec cette carte discrètement glissée dans ma poche, c’est la victoire assurée :)