Les arrondissements limitrophes
Il existe un conte cartographique qui narre la bataille que 2 souverains frontaliers se livrèrent pour avoir la carte la plus précise de leur frontière commune. Chacun fit appel à son meilleur cartographe, envoya des émissaires spécialisés pour faire des relevés précis, mesurer les distances, noter tous les détails du territoire,… Une fois collectées, il fallut reporter toutes ces informations sur une carte. Rapidement, la taille de la carte fut au centre des débats. L’un des cartographes réalisa une carte au 10 000ème, l’autre au 1 000ème, plus détaillée, puis au 100ème,… les enchères à la carte la plus précises sont montées jusqu’à ce que l’un des cartographes déclare : Donnez-moi un papier assez grand pour que je réalise une carte à l’échelle 1:1.
Il avait raison, c’est effectivement la seule échelle de carte qui permet d’être vraiment exhaustif, précis et juste. Mais pris dans cette course effrénée et un peu absurde à la carte parfaite, il en a oublié l’essence même de son travail de cartographe : la généralisation qui simplifie les tracés du territoire pour l’adapter à l’échelle et la sélection des données représentées.
À l’opposé des 2 cartographes du conte, j’ai voulu simplifier au maximum les tracés des arrondissements parisiens. Quels que soient leur surface et leur forme d’origine, ils sont devenus carrés de taille identique. J’utilise cette forme pour mettre en valeur leurs liens avec les arrondissements voisins. Chaque frontière est modélisée par un côté ou un angle du carré. Ainsi représentée, on voit facilement que le 10ème arrondissement, avec ses 7 voisins est l’arrondissement le mieux entouré.